vendredi 31 octobre 2014

Le secret de la pyramide invisible, par Robert Darvel

Le carnoplaste, 2009

France, langue française





Quatre invités se retrouvent, sur son invitation, dans la demeure du vieux Haggerdale par une nuit de tempête.
Les événements terribles qui y surviennent et la menace qui semble peser sur le domaine amènent le célèbre détective Harry Dickson et son assistant Tom Wills à enquêter. Au péril de leurs vies, ils vont bientôt découvrir le lourd secret qui pèse sur cette propriété, et surtout sur son propriétaire. Quant à l'aide de Simeus Belowzero, spécialiste en fascicules populaires, elle ne sera pas de trop pour résoudre le mystère de Nooknock !

Voilà, je ne peux en dire plus sur cette histoire sans en révéler trop, sans déflorer les nombreux mystères qui fourmillent dans cette nouvelle enquête de Harry Dickson, le célèbre Sherlock Holmes américain.
Cet enquêteur bien connu, dont Jean Ray a repris avec brio les aventures en lui apportant ainsi ses lettres de noblesse littéraires, a vu ses aventures publiées sous forme de fascicules avant d’être compilées par quelques éditeurs sous forme d'intégrales. Des écrivains passionnés ont depuis repris le flambeau, mais la collection ici présentée a l'intelligence d'être publiée dans le format de la collection initiale reprenant aussi, luxe ultime, la numérotation là où elle en était restée...
Je dois avouer mon crime, je n'ai que très peu lu Harry Dickson. Ou il y a longtemps. Ou je ne m'en souviens plus. Ce n'est donc pas en spécialiste que je m'adresse à vous aujourd’hui, mais juste en lecteur conquis.
Car oui, quelle aventure je viens de vivre en quelques dizaines de pages !
J'ai choisi ce titre un peu par hasard, guidé par une envie de découvrir ce héros, et sans aucun doute influencé par une retape éhontée subit depuis quelques jours. Heureux je suis d'avoir été faible face à cet appel lancé par Monsieur Carnoplaste lui-même, tant la lecture délicieuse et prenante de cette enquête m'a emballé et captivé ! Au budget livre mensuel, qui s’amoindrit comme peau de chagrin, s'est greffée sans retour l'acquisition future des autres fascicules proposés. J'en reparlerai, d'autant que j'ai sous le coude une petite poignée d'autres ouvrages du même format dont je suis plus que motivé à découvrir la substance...
Mais revenons donc au Harry Dickson proposé ici.
Comme indiqué, ce personnage vient de loin, et a vécu de très nombreuses aventures. Dans ce volume, qui n'est pas le premier proposé par son auteur, mais que j'ai choisi, car le titre m'a vraiment fait de l’œil, on ressent rien qu'en découvrant le style le lourd héritage de la série. C'est un délice particulier, une écriture intelligente qui demande une lecture attentive, et qui apporte tout le long son lot de surprises tant linguistiques que scénaristiques.
L'auteur, Robert Darvel, a ce style suranné, mais jouissif de ces anciens fascicules qui devaient se lire sur les quais de gare des années 30/40. Lui même grand amateur de cette vénérable littérature populaire, il est le créateur de la maison d'édition le Carnoplaste qui édite, outre ces nouvelles histoires du fameux détective, des fascicules aux bons charmes d'un autre age, qui captivent autant par leurs thèmes que par leurs écritures. Lire un fascicule de cet éditeur, c'est voyager dans le temps, c'est comme découvrir des textes inédits d'auteurs de romans populaires de cette autre et pourtant pas si lointaine époque des prémisses du roman de gare...
Et l'histoire ici contée, plus que la continuité d'une série déjà longue, est un magnifique hommage au genre, rendu par un fin connaisseur que je soupçonne avoir quelques traits en communs avec le Simeus Belowzero de l'histoire...


Quatrième de couverture :
Dans Le Secret de la Pyramide invisible, le détective Harry Dickson et son fidèle élève Tom Wills  sont plongés dans une effarante aventure. Des morts mystérieuses se succèdent dans un parc éprouvé par une fantastique tempête... Les morts se terrent dans les glaces... La raison est engloutie... L'abîme s'entrouvre depuis le centre du visage du détective...  Hommes contre singes... Singes contre supplicié à la parole de bakélite... Fusil Enfield contre Chamelot-Delvigne... Et le mythique Archencephala qui rôde dans la Pyramide invisible...
Le mystère sera résolu... grâce à un roman-feuilleton...

Le secret de la pyramide invisible, par Robert Darvel
Le Carnoplaste, série Harry Dickson
Illustration couverture : Isidore Moeduns
Mai 2009. 36 pages
ISBN : 9782357900042

lundi 20 octobre 2014

Cercle infernal, par Imogen Howe

Haute tension, spectres - Hachette, 1985

États-Unis, langue anglaise, traduction langue française.

Égarer un jouet, pour un enfant, c'est une chose assez courante. Quand il s'agit de son jouet favori, cela frôle souvent le drame. Mais quand cela se passe dans la bourgade où habitent Jenny et son petit ami Simon, cela touche rapidement à l'horreur absolue. C'est d'ailleurs ce qu'appréhende le plus Jenny : que sa petite sœur Andréa perde son doudou. Car elle sait ce qui se passe ensuite : les enfants dont les jouets se sont volatilisés disparaissent à leurs tours, pour être retrouvés dans les bois quelques jours plus tard en possession d'un jouet en bois, apathiques et parfaitement amnésiques... 
Les bois... cet endroit sinistre où se trouve la cabane délabré des Hurch, couple mystérieux qui traumatisa Jenny dans sa plus tendre enfance. Cette cabane où règne une atmosphère étrange, malsaine, pesante, révélera bientôt une effroyable vérité ! D'autant que le plus terrible restera à découvrir, quand le responsable de la disparition des enfants, et surtout le lourd secret qu'il porte en lui, menacera Andréa, Jenny ainsi que Simon. Heureusement qu'ils peuvent compter sur les connaissances ésotériques et le soutient de monsieur Conway, professeur de physique et passionné d'irrationnel...


Quand j’ai pris la décision il y a quelque temps de relire le plus possible des titres de cette collection « haute tension / spectres », je dois avouer que j’ai vite été envahi par une forte appréhension.
Sincèrement, pourquoi, alors que les montagnes hallucinantes formées par les piles de livres regorgent de merveilles, voire de chefs-d’œuvre, pourquoi perdre de ce si précieux temps avec ça ?
Certes, et je l’explique dans l’article ici, il y a cette nostalgie implacable, et le bon souvenir laissé par la lecture de ces livres quand j’étais plus jeune. Mais cela n’explique pas tout, pourquoi ne pas relire des Oui-Oui, tant que j’y suis ?
Bref, autant vous dire que j’étais emprunt d’une certaine culpabilité durant la lecture des dix premières pages. J’avais ce sentiment de faire un truc pas bien, de commettre une bêtise du genre « piquer la confiture et la manger avec les doigts », ou « fumer une clope en cachette », un acte un peu débile, donc, mais poussé par une curiosité étrange, et une gourmandise certaine. Un peu une madeleine de Proust, aussi, en quelque sorte.
Mais j’avais envie de relever ce défis un peu foufou que je m’étais lancé, et avais donc pris au hasard ce livre, Cercle infernal, parce qu’il fallait bien que je commence par quelque chose… Et je ne pouvais pas choisir en fonction de la couverture, que je trouve particulièrement... datée, comme la quasi totalité des couvertures de cette collection !
Je me trouvais donc en train de lire cette histoire, et il a bien fallu que je me rende à l’évidence : je faisais face à un récit captivant, une intrigue bien ficelée, servit par une écriture (traduction, je le rappelle), agréable. Oh, certes, il y a bien quelques passages un peu écrits légèrement, des tournures parfois un peu simplistes. Il y a aussi des situations tarabiscotées, telle cette scène où l’un des protagonistes, ignorant absolument tout de l’ésotérisme, se voit en train de tracer un cercle et y positionner cinq bougies à équidistance pour se protéger des esprits ! Ceci étant, vu ce qui va lui arriver, il aurait dû réviser ses Grand et Petit Albert avant de venir taquiner les fantômes, qui plus est sur leur propre terrain. Mais je me dis que j’ai lu bien pire, écrit parfois par des auteurs de réputation bien plus grande ! Car je pense que, pétris par des a priori exacerbés, j’ai cherché la petite bête, et n’ai trouvé que peu de choses négatives au bout du compte.
Alors de cette première relecture des livres qui ont bercés ma jeunesse, je ressors plutôt réjouis. Ce qui, je ne le cache pas, va grandement motiver l'ouverture du prochain titre !

A propos de l'auteure : après de longues heures de recherches sur le net,  je n'ai pas grande chose à dire de plus qu'elle semble n'avoir écrit que deux titres. Attirance (Fatal Attraction) en 1982, dans la même collection, et Cercle infernal (vicious Circle) en 1983. Je vais faire d'autres recherches, dont je partagerai les résultats ici, si jamais j'en ai.

Bonus, voici la couverture originale, glanée sur le net, qui en dit bien plus sur le contenu du livre que la couverture française... :

Quatrième de couverture :
En apercevant la misérable cabane au milieu des bois, Jenny sentit ses jambes se dérober. Simon la tira fermement par le bras.
" Quel endroit sinistre ! dit-elle en frissonnant. Je t'en supplie, allons-nous-en !
— Trop tard pour reculer. Il faut à tout prix élucider ces mystérieuses disparitions d'enfants".
Pour cela, Jenny et Simon allaient devoir affronter de redoutables forces obscures, et le prix à payer risquait d'être fort élevé...




Cercle infernal, par Imogen Howe
Hachette, collection Haute tension - spectres N° 210
Traduction de Luce Beaugency
Titre original : Vicious Circle, collection Twilight : where darknees begins #13
Illustration couverture : Richard Martens

Octobre 1985. 160 pages

ISBN : 978201113277

Cercle infernal est ma première chronique pour la collection "Haute Tension"